La semaine dernière, de nouvelles données ont confirmé que la reprise économique de la Chine perdait de son élan. Premièrement, les banques chinoises ont accordé le moins de prêts mensuels en juillet depuis 2009, ce qui indique un affaiblissement de la demande. Deuxièmement, la croissance des dépenses de consommation, de la production industrielle et des investissements en immobilisations a baissé dans tous les domaines en juillet. Cela pourrait expliquer pourquoi la banque centrale chinoise a réduit les taux d'intérêt de manière inattendue la semaine dernière, une mesure qui pourrait entraîner de nouvelles pressions sur le yuan, qui se négocie déjà près de son plus bas niveau en 16 ans. Ailleurs en Asie, de nouvelles données publiées la semaine dernière ont montré que l'économie japonaise s'est développée à un rythme beaucoup plus rapide que prévu, grâce à une forte croissance des exportations. Au Royaume-Uni, les salaires ont augmenté plus que prévu et à un rythme annuel record au cours des trois mois se terminant en juin. L'inflation au Royaume-Uni, quant à elle, a fortement baissé en juillet, mais les gains de prix de base sont restés stables. Enfin, le positionnement des actions parmi les fonds à volatilité contrôlée se situe près d'un sommet de dix ans, ce qui pourrait être une mauvaise nouvelle pour le marché. Découvrez-en plus dans la revue de cette semaine.
La Chine est entrée en déflation en juillet, soulignant l'état décevant de la demande intérieure dans la deuxième économie mondiale, huit mois après l'abandon des politiques strictes de zéro Covid. S'ajoutant aux difficultés du pays, de nouvelles données ont révélé que **les banques chinoises ont accordé le moins de prêts mensuels en juillet depuis 2009**, ce qui indique un affaiblissement de la demande et accroît le risque d'une pression déflationniste prolongée dans l'économie du pays. Les nouveaux prêts ont atteint 345,9 milliards de yuans en juillet, soit moins de la moitié des 780 milliards de yuans prévus par les économistes.
La croissance du crédit, bien inférieure aux attentes, le mois dernier montre que la baisse des taux d'intérêt en juin par la Banque populaire de Chine (BPC) n'a pas suffi à stimuler le sentiment dans l'économie. La banque centrale a procédé avec prudence, freinée par des facteurs tels que la baisse du yuan et l'augmentation des risques de stabilité financière en raison des niveaux élevés d'endettement dans l'économie. Cependant, elle a décidé de faire fi de la prudence la semaine dernière, en réduisant de manière inattendue un taux d'intérêt clé de la plus grande marge depuis 2020. **La BPC a réduit le taux de son mécanisme de prêt à moyen terme d'un an de 15 points de base à 2,5 %** mardi dernier, marquant la deuxième réduction depuis juin. Sur les 15 analystes interrogés par Bloomberg, tous sauf un s'attendaient à ce que le taux reste inchangé. Un taux directeur à court terme (le taux de refinancement inversé à sept jours) a également été abaissé, mais de 10 points de base.
Cette décision surprise a coïncidé avec la publication de données décevantes sur l'activité économique pour juillet, qui ont montré que **la croissance des dépenses de consommation, de la production industrielle et des investissements en immobilisations a baissé dans tous les domaines, tandis que le chômage a augmenté.** La production industrielle a augmenté de 3,7 % en juillet par rapport à l'année précédente, soit un ralentissement par rapport aux 4,4 % de juin et inférieur aux 4,3 % prévus par les économistes. La croissance annuelle des ventes au détail a ralenti à 2,5 % en juillet, contre 3,1 % le mois précédent, ce qui est bien inférieur aux prévisions des économistes de 4 %. Cela a incité plusieurs banques à revoir à la baisse leurs estimations de croissance annuelle pour la Chine. JPMorgan, par exemple, a abaissé sa prévision pour l'ensemble de l'année 2023 à 4,8 %, tandis que Barclays a réduit son estimation de croissance à 4,5 %, les deux étant inférieures à l'objectif officiel du gouvernement d'environ 5 % d'expansion.
La décision inattendue de la BPC de réduire deux de ses taux directeurs clés devrait également faire pression sur le yuan, qui se négocie déjà près de son plus bas niveau en 16 ans, dans un contexte de perspectives de croissance économique en baisse. Alors que la Fed continue d'augmenter les taux d'intérêt pour freiner l'inflation, **l'écart de rendement entre les obligations d'État américaines et chinoises à 10 ans s'est élargi à plus de 160 points de base la semaine dernière.** Il s'agit du plus grand écart depuis 2007, ce qui incite les investisseurs à déplacer des capitaux de la Chine vers les États-Unis, ce qui exacerbe encore la baisse du yuan et dissuade les investissements étrangers tant nécessaires dans le pays.
Ailleurs en Asie, de nouvelles données publiées la semaine dernière ont montré que l'économie japonaise s'est développée à un rythme beaucoup plus rapide que prévu, la forte croissance des exportations ayant plus que compensé les résultats faibles des investissements des entreprises et de la consommation privée. **Le PIB du Japon a augmenté à un rythme annualisé de 6 % au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, soit plus du double du taux de 2,9 % prévu par les économistes et marquant la croissance la plus forte depuis fin 2020.** Les exportations nettes, tirées par la forte croissance des ventes de voitures, le retour du tourisme entrant et la faiblesse du yen, ont contribué à hauteur de 1,8 point de pourcentage à l'expansion, contre 0,9 point de pourcentage prévu par les économistes.
Mais si la faiblesse de la monnaie japonaise, qui reste proche de ses plus bas niveaux depuis des décennies par rapport au dollar américain, a été une aubaine pour les exportateurs du pays, elle frappe la consommation intérieure en contribuant à la hausse des prix des importations. Exemple : **la consommation privée, qui représente plus de la moitié de l'économie japonaise, a baissé de 0,5 % en glissement trimestriel.** Cette faiblesse devrait probablement atténuer les spéculations du marché selon lesquelles la Banque du Japon utiliserait le chiffre élevé du PIB comme raison pour envisager de s'éloigner de ses mesures de stimulation monétaire massives.
Au Royaume-Uni, de nouvelles données publiées mardi dernier ont montré que **les salaires en Grande-Bretagne ont augmenté plus que prévu et à un rythme annuel record au cours des trois mois se terminant en juin.** La rémunération moyenne hors primes a augmenté de 7,8 % par rapport à l'année précédente, dépassant les prévisions des économistes de 7,4 % et marquant la lecture la plus élevée depuis le début des enregistrements en 2001. Cela alimentera les inquiétudes de la Banque d'Angleterre quant au fait qu'elle n'a pas encore brisé la spirale salaires-prix qui alimente l'inflation dans l'ensemble de l'économie. C'est là que la hausse des prix des biens et services pousse les employés à exiger des salaires plus élevés, ce qui entraîne une augmentation des dépenses et une inflation plus élevée. Cela ne fait qu'empirer lorsque les entreprises augmentent les prix de leurs biens et services pour compenser les salaires plus élevés. Cette boucle conduit à une inflation de plus en plus élevée (c'est-à-dire une spirale).
En parlant d'inflation au Royaume-Uni, de nouvelles données publiées un jour plus tard ont montré que **les prix à la consommation en Grande-Bretagne étaient de 6,8 % plus élevés en juillet qu'il y a un an, soit légèrement au-dessus du taux de 6,7 % prévu par les économistes, mais une baisse notable par rapport au rythme de 7,9 % de juin**, principalement grâce à la baisse des prix de l'énergie en juillet. Néanmoins, il s'agit de la cinquième fois au cours des six derniers mois que les chiffres dépassent les attentes, l'inflation étant plus du triple de l'objectif de 2 % de la BoE. De plus, l'inflation de base, qui exclut les prix volatils des aliments et de l'énergie, s'est maintenue à 6,9 % en juillet au lieu de baisser comme le prévoyaient les économistes.
Pire encore pour la BoE, l'inflation des services, que les responsables considèrent comme le meilleur indicateur des pressions inflationnistes sous-jacentes, a accéléré de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 7,4 % en juillet, atteignant les sommets atteints en mai et en 1992. Dans l'ensemble, les données ont montré que le travail de la banque centrale est loin d'être terminé, et pourraient expliquer pourquoi **les traders parient maintenant que la BoE augmentera les taux de 75 points de base supplémentaires pour atteindre 6 % d'ici mars.**
Les fonds à parité de risque, également appelés fonds à volatilité contrôlée ou pondérés par la volatilité, représentent une part importante des volumes de transactions. Ils utilisent des stratégies basées sur des règles pour allouer leurs portefeuilles en fonction du risque, en accumulant des actifs lorsqu'ils rebondissent pendant les périodes de faible volatilité et en les déchargeant lorsque les transactions deviennent chaotiques, indépendamment de la direction du marché. Aujourd'hui, le positionnement des actions parmi ces fonds se situe près d'un sommet de dix ans, grâce à la hausse des cours des actions et à la baisse de la volatilité. Mais cette exposition élevée pourrait entraîner de nombreuses ventes forcées si la volatilité grimpe.
Par exemple, selon la banque d'investissement Nomura, **il suffirait d'un mouvement de 1 % du S&P 500, à la hausse ou à la baisse, chaque jour pendant une semaine pour déclencher une vague de ventes massive parmi les fonds à volatilité contrôlée**, ce qui pourrait mettre fin au rallye des actions américaines. La dernière fois que le S&P 500 a fluctué de plus de 1 % par jour pendant toute une semaine, c'était au début du mois de février, qui était d'ailleurs le seul mois négatif de l'indice jusqu'à présent cette année.
De plus, l'asymétrie entre les ventes potentielles et les achats supplémentaires de ces fonds est énorme, selon Nomura. Une fluctuation quotidienne de 1 % du S&P 500 sur une semaine, par exemple, pourrait entraîner des ventes d'actions d'environ 28,8 milliards de dollars. En revanche, un marché calme et latéral ne générerait qu'environ 2,3 milliards de dollars d'achats supplémentaires.
Une vague de ventes forcées qui inverserait le rallye des actions américaines pourrait également déclencher des ventes subséquentes par un autre groupe de fonds : les conseillers en négociation de matières premières (CTA). Ces fonds spéculatifs achètent et vendent à découvert des contrats à terme pour surfer sur les tendances sur différents marchés, et **ils ont augmenté leur exposition aux actions au plus haut niveau depuis la pandémie**, selon Deutsche Bank. Pour les CTA, la volatilité et les signaux de tendance sont tous deux cruciaux. Ainsi, si la volatilité grimpe et que les actions américaines commencent à baisser, ils seront également contraints de se débarrasser de leurs avoirs, ce qui aggravera la vente.
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